Il était temps que je m’occupe de mon pauvre blog une fois de plus honteusement laissé à l’abandon. Il faut dire que comme beaucoup je suis plus actif sur ma page facebook. Mollement actif mais actif quand même. Mais si l’âge d’or des blogs semble bel et bien révolu ils restent complémentaires de facebook et autres réseaux sociaux. Le fait que mes articles ne soient pas noyés dans un flot d’information continu est une bonne raison pour continuer à écrire de temps à autre ici. C’est un espace stable, durable et tranquille, c’est ma tanière numérique 🙂
Alors que s’est-il passé ces derniers mois ?
C’est une excellente question, je vous remercie de me l’avoir posée.
Mon travail d’illustrateur freelance est une activité en dent de scie : parfois trop de boulot, parfois pas assez. Cela a toujours été ainsi depuis 10 ans : soit trop, soit pas assez, entre les deux il n’existe rien, que dalle, nada. C’est la règle n°1 de mon métier. En ce moment c’est pourtant plutôt l’exception qui confirme la règle : depuis plusieurs mois les projets s’enchainent les uns à la suite des autres de façon à peu près harmonieuse. J’ai un gros projet en cours et deux autres de prévus derrière, c’est rassurant. Bon, des chamboulements dans le planning devraient me permettre normalement de me retrouver avec trop de boulot sur la fin, logique retour à a règle n°1. Bien entendu il aura fallu que je parte deux semaines en vacances pour que je rate une autre commande, c’est normal : c’est la règle n°2 du métier.
Il faut savoir que dans le cadre de mon activité j’interviens sur environ une dizaine de projets professionnels par an : certains vont m’occuper sur une semaine là où d’autres peuvent s’étaler sur deux mois. À cela s’ajoute ma collaboration à long terme en carterie avec Correspondances, pour qui je peux travailler dès que j’ai un creux dans mon planning, ainsi que les projets artistiques personnels. Mes revenus de l’année se réalisant sur cette dizaine de projets, il suffit d’un ou deux gros projets obtenus ou manqués pour changer la donne, d’où la frustration de ne parfois pas être disponible (parce que déjà occupé ou – c’est plus rare – absent) quand une commande tombe.
J’avais parlé dans un précédent article de mon envie de réaliser des illustrations de jeux de société. Les moins avertis, lorsqu’ils entendent “jeux de société” ont aussitôt à l’esprit l’image d’interminables et ennuyeuses parties de Monopoly, La Bonne paye et compagnie. Depuis quelques années les choses ont bien changées et il existe aujourd’hui une offre d’une grande richesse où la créativité semble pour l’heure sans limites. On aurait pu croire que le jeu vidéo allait ringardiser le jeu de société mais il n’en est rien, les deux univers se complètent et des passerelles se créent entre eux. Quant à l’illustration son rôle s’est considérablement accru au fil du temps. Elle reste au service de la mécanique de jeu, pour la sublimer, mais c’est aussi elle qui attire l’œil avec les graphismes, fait en sorte que vous prenez une boite en main pour la découvrir. Le design du jeu, par l’atmosphère qu’il crée, contribue enfin à rendre l’expérience de jeu singulière.
Mais pourquoi diantre m’étends-je sur le sujet ?
L’éditeur Bombyx à qui l’on doit quelques belles perles ludiques (Abyss, Les Bâtisseurs, Takenoko…) m’a permis de faire mes premiers pas dans ce monde en me confiant la réalisation des illustrations de l’un de ses prochains titres créé par Bruno Cathala et Matthieu Lanvin. J’ai hâte de voir le résultat entre les mains de joueurs (j’espère) amusés ! Je ne peux demander mieux que d’allier plaisir de dessiner et plaisir de jouer. Un autre projet avec un second éditeur est sur les rails, je reparlerai plus en détail de tout cela le moment venu. Si on ajoute à cela encore la réalisation de deux autres jeux pour un éditeur jeunesse cette fois-ci on peut dire que 2015 aura été l’année du grand saut ludique ! J’espère que d’autres projets suivront encore rapidement, il y a plusieurs maisons d’édition avec qui j’aimerai beaucoup collaborer.